Dans les années 70, notre cloture a été frappée d’alignement (et le four à pain a été détruit, c’est navrant). Ne subsiste qu’une semelle en attente, support idéla pour remonter un mur. Voici ma technique de montage du mur à la chaux hydraulique (NHL) en opus incertum (les pierres sont enchevêtrées aléatoirement).
A l’issue un enduit à la chaux aérienne (CAEB) sera pratiqué dessus, les pierres ne resteront que légèrement apparentes.
Les matériaux
Il faut utiliser les matériaux disponibles sur place (meilleur rendement écologique), dans le perche thymerais, la pierre dominante est le silex, c’est celle que l’on va utiliser.
Autour de chez nous, on trouve aussi du grison (pierre de couleur noire et rouille, très ferrugineuse) mais elle est à réserver aux éléments de décoration (piliers et entourages).
Le sable également aura également son importance pour l’enduit, ce sera du sable fin lavé (à 90%), donc encore chargé de quelques particules d’argile pour teinter légèrement.
Avec, de la chaux hydraulique NHL et aérienne CAEB (dans tous les bons magasins de matériaux), quelques outils de maçon (brouette, pelle, truelle, planches à coffrage), du temps et de la passion, il sera facile de bien faire. Astuce indispensable, il faut protèger ses mains, j’utilise de vulgaires gants de ménage, une paire l’une sur l’autre (sinon une seule paire se perce trop vite).
Choisir un modèle de mur
Avant de commencer, il est surtout primordial de faire quelques recherches historiques, munis de son appareil photo, il suffit d’arpenter la campagne environnante (maxi une dizaine de kilomètre autour de chez soit), et d’observer les murs, et trouver le modèle le plus typique et le plus ancien pour s’en inspirer.
Le modele le plus ancien de mur se reconnait à la forme de son nez (où se forme la goutte d’eau), ici avec un débordement de pierres (et un enduit très moche).
Celui ci a un nez en tomettes carrées.
Autre nez en pierres, ce mur est plus haut, environ 2m30.
Plus ancien et très localisé autour de chez nous, ce mur de rempart avec débordement de grison (les grosses pierres marron), qui date du Moyen-age.
Voici des pilliers en brique typique du 19ème, et de notre commmune, notre longère étant du 19ème on va s’en inspirer.
Enduit à la chaux aérienne pour ce mur de propriété, les pierres sont légèrement apparentes, avec nez en briques.
Le Mortier
Le mortier a son importance car il permet de maintenir les pierres l’une contre l’autre, on ne veut pas faire un mur trop rigide (les parpaings s’est pas par ici), on veut le décoffrer rapidement (parfois 2 heures après), et solide. La chaux permet de solidifer le mortier ; les murs de chateaux sont fait en chaux aérienne pour résister aux énormes
pressions lié aux poids des pierres. J’utilise un mortier batard (mélange de chaux hydraulique et aérienne). Certains murs étaient même montés à l’argile (sans chaux), mais cela nécessite aucune infiltration d’eau par la suite au risque de voir le mur s’effondrer.
- 1 volume de terre : c’est l’astuce, en effet la terre (plutot argileuse) permet de rendre le mortier collant, executant un effet ventouse sur les pierres, ce qui permet un décoffrage rapide.
- 1 volume de chaux (mélange de chaux aérienne et chaux hydraulique)
- 3 volumes de sable et gravier : le gravier n’est pas indispensable, celui ci n’est pas trop gros et ne sera pas genant.
On remue le mortier à sec, à même la brouette (la betonnière est inutile car le montage se fait lentement)
Ajout de l’eau dans le mortier.
Après avoir remué, le mortier ne doit pas être trop liquide, on doit pouvoir prendre l’équivalent de 2 poignées dans une main.
Coffrage
Ici la semelle du mur est déja prête, donc le montage du mur en est grandement facilité.
En guise de coffrage, une porte de récupération est idéale en taille, la voici montée le long du pillier en briques.
Sur l’arrière je met des planches à coffrage (cf photo), avec serre joints et chevilles pour maintenir tout cela.
et je maintiens l’écart supérieur avec des lattes en bois vissées sur les planches, la largeur fait 22cm. Après il « suffit » de remplir le coffrage, je met du mortier et je viens appliquer les pierres les unes contre les autres, l’idée étant d’avoir le maximum de surface de la pierre qui touche le coffrage.
En retirant le coffrage, du mortier est parvenu à se glisser entre les pierres, il faut le retirer et le récupérer pour le rajouter dans le prochain mortier.
Le mortier retiré les interstices entre les pierres sont mieux visibles, et on déplace notre coffrage un peu plus loin.
on arrive au bout du mur, on s’apprête pour le deuxième niveau (mon mur fera 1m40 fini).
Et on recommence au début à un niveau supérieur, une paire de palette pour être à la bonne hauteur
la casquette est réalisée avec les pierres en débordement (des pierres relativement plates), le dessus est nivelé mais le lendemain un coup de brosse mettalique permetrra de faire apparaitre les pierres du dessus.
le mortier en surplus entre les pierres, est à retirer.
une fois arrivé au bout, l’opus incertum fait son effet.
Enduit à la chaux aérienne
L’enduit ne sera pas fait tout de suite, le principe étant de poser trois couches à densité de chaux différente,
avec une semaine d’intervalle entre chaque couche, et en mouillant le support la veille :
- gobetis : 1 volume de chaux pour 3 de sable
- dégrossis : 1 volume de chaux pour 4 de sable
- finition : 1 volume de chaux pour 5 à 7 de sable, il faut talocher ou lisser (aplatir avec la truelle du Haut vers le Bas) mais surtout ne pas gratter au risque d’enlever la fine pellicule alcaline en surface
Pour conclure
Une bonne restauration est avant tout une restauration qui ne se voit pas ; pour que ce mur se confonde avec les anciens murs, il sera recouvert d’un enduit à la chaux aérienne (mais je n’en ai pas encore trouvé le temps pour le faire), seulement quelques pierres seront apparantes (c’est un enduit grossier à pierre vue).
S’agissant du mur de clôture, bien des personnes passant par là se sont arrêtés pour admirer ; ce fut un moment pour partager cette méthode de construction.
Il faut bien du temps, mais c’est relatif (si on devait créer ses parpaings pour monter son mur…), et avec un coût relativement faible les pierres étant récupérées auprès des agriculteurs, reste à acheter quelques sacs de chaux et du sable.
magnifique mur !
bravo pour cette belle réalisation, et merci pour tous les détails et les photos qui vont m’être très utiles!
je n’habite pas le Perche mais il semble que le mur de mon jardin de Puisaye (Yonne) ait été construit de la même façon…
Pensez-vous que cette technique puisse être réutilisée sur un mur qui s’écroule ? je dois restaurer mon mur dont la partie supérieure est tombée. Mais j’ai peur que si je retame avec un nouveau mortier le lien ne se fasse pas entre l’ancien et le nouveau, et que tout retombe au bout de quelques temps…
merci d’avance pour les différents conseils
il est tout à fait possible de restaurer votre mur avec cette technique, je vous le confirme d’autant que j’ai des amis du coté de Tonnerre et ai donc connaissance de ce type de mur ; il faut bien mouiller l’ancien mur avant de maçonner dessus ; l’essentiel pour votre mur est de protéger son faitage des intempéries (il y a avait peur etre des tuiles dessus ? sinon il faut faire une finition avec un dosage de 40% de chaux au faitage) ; j’espère que ces conseils vous aideront, marc
effectivement dans notre coin les murs ont droit à un petit toit personnel !! il s’agit en fait de tuiles maçonnées directement sur le mur. merci pour votre réponse, je vais pouvoir commencer les travaux !
Bonjour
Nous habitons en Creuse (Limousin) et le mur d’une dépendance s’est écroulé (dû à l’effondrement a un défaut de couverture). Le mur était sensiblement monté de la même manière que le votre au petit détail près qu’il était monté uniquement à la terre crue. Nous allons remonter ce mur et nous avons trouvé votre technique très claire et précise. Nous avons malgré tout quelques questions :
- comment faites vous pour maintenir le bas du coffrage lors du montage du deuxième rang. Nous avons vu sur les photos un serre-joint ? Comment faites-vous pour l’enlever sans détruire le mur ????
- Pensez-vous qu’une reprise entre un mur monté à la terre et une reprise à la chaux+terre+sable pose un problème d’hydrométrie et de capillarité déplacée dans le mur ?
- vu que 70% du mur est irrécupérable, serait-il opportun sur cette partie là de refaire de bonnes fondations en béton ?
Merci pour la qualité de votre page et pour vos futurs conseils
Amicalement, Yves et Cécile
je suis ravi que mes conseils vous encourage à vous lancer dans l’opération ; dans le perche aussi les murs sont parfois montés à l’argile, et donc la toiture est des plus primordiale, avec la chaux on apporte resistance en gardant flexibilité à l’ensemble.
- le bas du coffrage est maintenu avec des chevillettes
- le melange ne pose pas de probleme à la structure
- il faut garder toutes les parties solides/resistantes, les fondations d’origine si en bon état peuvent s’avérer meilleures que celles en beton
j’espere que cela vous aidera
Bojour et félicitation pour votre travail remarquable,
Nous devons reconstruire un petit bâtiment avec un four à pain. Nous habitons dans l’orne et allons utiliser votre technique pour monter les murs mais aimerions voir en photos la réalisation des finitions ( gobetis dégrossis et finitions)
Si cela est possible bien entendu.
Merci beaucoup pour vos conseils
bonsoir béatrice, je n’ai pas encore eu le temps de faire l’enduit sur ce mur (on avait de la toiture à faire) ; par contre voici un enduit sur un autre mur (aussi chez nous) :
http://dans1contreeduperche.free.fr/images/Resize%20of%20Maison-20081106-12260.JPG
par contre comme vous êtes dans l’Orne, avant d’attaquer vos travaux (qui sont sources d’erreurs), je vous conseillerais de suivre le stage habitat
http://museeatp.free.fr/bibliotheque/programme2010(1).pdf et justement c’est ce week end 3/4 avril 2010, c’est à ne pas rater …
je vous dois de vous remercier, j ai commence la pose de la tomette selon votre methode, on m a traite de folledingue mais je sentais au fond de moi que c est comme cela que je voulais faire
dans une premier pice je les avais mis avec mortier de chaux et la j ose vous dire ce que j ai fait
a partir de vos supers explications j ai donc fait un lit de sable et de sable de pierre ponce que j avais achete pour faire une fondation cyclopéenne et j ai orreur d avoir du matos non utilise
donc j en reviens a mon lit de sable chaux tomette et nickel
j avoue quand meme que les premiers carreaux sont …rustiquement poses mais cela ne me gene pas
merci bcp a vous, et la je veux construire une separation bar cuisine salle a manger en pierre j en ai plein devant ma fenetre puis utiliser votre technique ce sont des pierres de granit
je ne sais ou lire la reponse merci de me dire je vous avoue preferer ma tomette a lordi!!!!!!!! merci encore et j ose vous faire des bisous
ravi de vous avoir amener à vous lancer dans votre projet, j’ai également bien du plaisir à vous lire alors bravo et biz, marc
Bonjour,
Votre reportage correspond exactement à ce que je recherchais pour me lancer dans la réparation de mes murs de clôture qui, comme les vôtres, sont montés à l’ancienne (terre et pierre). Enfin je vais pouvoir m’y mettre avec des conseils techniques précis, particulièrement en ce qui concerne la composition du mortier.
J’habite en Loire Atlantique dans un village du nom de Clisson où un effort particulier est apporté à la rénovation du bâti ancien. chez nous, on marie souvent le granit et la brique.
Je vous remercie beaucoup d’avoir partagé votre travail avec le public, dont je fais partie.
Merci pour cet excellent tutoriel.
J’aurai une question sur la solidité d’un tel type de mur en effet j’ai besoin de remonter un mur qui est à flanc de montagne (pyrénées) et dont le coté est en contact avec de la terre (qu’il retient en partie dailleurs) j’ai peur que l’humidité ne désagrège le mur petit à petit. Faut il ajouter quelques chose ou modifier le mélange de mortier dans ce cas là?
Merci d’avance pour vos conseils et encore bravo pour ce tutoriel.
Merci beaucoup pour ces explications qui vont m’être fort utiles car je me demandais avec quoi faire tenir les pierres de mes trois murets.
En voilà un :
J’avais enchevêtré mes pierres de façon à ce qu’elles tiennent seules mais avec les précipitations ça ne tient pas…
Alors on va mettre de la chaux, puisqu’il en faut ^^
Merci beaucoup pour vos explications en tout cas. C’est super. Et beau travail ! Vraiment …
Le code html pour l’image n’est pas passé ^^
http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=178016P1326110411.jpg
Je vous donne l’adresse d’hébergement, ça sera plus simple …
je vous encourage à en faire autant, marc
oui vous pouvez assembler à la chaux, pensez à laisser des trous dans le mur pour que l’eau puisse s’évacuer, marc
Bonjour,
Félicitations pour vos explications : le mur est magnifique!
J’aimerais savoir comment effectuer la dernière partie : l’enduit entre les silex.
J’ai des murs de soubassement en silex qui avaient été rejointoyés en béton!!!
Je viens d’enlever le ciment entre les silex et dois refaire le joint d’origine , mélange de chaux aérienne et de sable . Quelle est la technique à utiliser pour cela ?J’ai déjà refait des joint sur briques à l’aide d’un couteau adhoc et en faisant un mélange sable chaux très légèrement humide mais ici , on ne peux pas utiliser le couteau à joints car les silex sont très irréguliers . Comment faire pour appliquer l’enduit entre les silex? Faire un mélange plus liquide , projeter et ensuite passer une éponge de maçon?? Bref , j’ignore quelle méthode utiliser.
Cordialement
Thierry, bravo pour avoir eu e courage de retirer ce ciment, le mur va enfin pouvoir respirer ! vous pouvez appliquer l’enduit, et il faut attendre qu’il seche un peu avant de le frotter, avec une eponge, un balai de coco, ou une brosse, ou encore un morceau de polystyrene, tout depend de l’effet recherché, à vous d’essayer tous les coups sont permis…
marc
Je vais pouvoir appliquer l’enduit : oui mais comment faire ?
Projeter l’enduit liquide ou faire un mortier « sec » à appliquer au couteau ?
Merci de m’indiquer la méthode.
Cordialement
Thierry, appliquez le mortier avec les mains vous permettra de le faire pénétrer dans les petites fentes, préférez un mortier mi-gras, pensez à protéger vos mains avec des gants caoutchouc (des gants ménages suffisent, 2 paires l’une sur l’autre, sinon des gants de maçon plus épais), si vous en voulez savoir davantage n’hésitez pas
Marc
Merci ,
Je dois démonter les silex sur une partie du soubassement pour les re-fixer : chose en cours aujourd’hui : La terre des taupinières + les 2 chaux et le sable font en effet un mortier bien gras très agréable à travailler. Je pense faire les joints plus tard : je vais tenter par projection à la truelle et nettoyage ensuite .Les mains ? …ne me tente pas trop.
Thierry
Bonjour et merci beaucoup pour cet article très instructif.
J’ai pour projet de construire ma future maison en pierre + mortier et j’ai quelques questions. Je ne sais pas si vous pourrez y répondre car ce ne sont pas des questions qu’on se pose lorsqu’on construit un mur comme le votre (je pense), mais je tente ma chance car je ne trouve pas les réponses ailleurs :
- Est-ce que ce type de mur est bien isolant, respirant ?
- J’aimerai que le mur au nord de la maison soit en bonne partie sous terre. Y a t-il des risques (infiltration d’eau, dégradations, …) ?
- Combien de temps faut-il à peu près, quand on débute, pour monter un mur de deux mètres sur une distance de 10 mètres ?
Je suis preneur de tous conseils
Encore merci.
Sven, je vous apporte quelques précisions, un mur de pierre a tendance a être mauvais isolant mais possède un pouvoir d’inertie important ; donc pour augmenter son isolation nos anciens ne mettaient pas de mortier au milieu pour créer des poches d’air (air immobile = isolant parfait) ; l’inertie du mur à son intérêt pour conserver la fraicheur en été, la chaleur en hiver (très utile si vous chauffer au bois en partie).
Il semble qu’une maison à une structure bois, serait beaucoup plus efficace en terme de temps/budget/isolation, en l’associant avec un mur intérieur en pierre (qui sépare généralement les pièces de vie plutot coté sud, des pièces de nuit plutot coté nord), auquel est accolé le poil à bois (le mur captera la chaleur et la restituera lentement). Il est possible de faire un mur de pierre en soubassement, le montage au mortier de chaux hydraulique (NHL) est viable ; sachez aussi que les chateaux forts sont assemblés à la chaux aérienne pour laisser un temps de séchage de plusieurs années pour éviter d’éclater les joints du soubasement par le poids des murs.
Pour des temps de montage, je réalise 1m2 (de 22cm d’épaisseur) par jour, avec un montage en coffrage (et donc en prenant du temps pour imbriquer les pierres au maximum avec un minimum de mortier) ; les professionnels ont tendance à monter au cordeau, on dépose 5cm de mortier, on tire un fil le long du mur fixé à chaque extrémité, et on vient déposer les pierres sur ce mortier en alignement du fil ; et on recommence le niveau suivant ; en terme de temps 2 personnes montent un mur de 20/25cm sur 1 m de haut sur 10m de long en 3 jours (soit 1.66m2 par personne et par jour, soit un peu plus rapide que moi, sachant que je fais mon mortier à la main).
Vous pouvez donc monter toute votre maison en pierre, mais je ne saurais que vous conseiller de faire quelques essais au préalable, par exemple un petit stage, idéalement dans votre région pour travailler avec les matériaux du coin, la partie technique étant les coins des murs qui nécessite de bons chainages ; ou/et commencer par monter un fournil (une simple pièce avec un conduit de cheminée et un lavabo, les WC…dans une structure bois) pour vous faire la main et de quoi vous hébergez le premier hiver si vous avez des contraintes de budget et de délai.
Sachez aussi que souvent les maisons tout en pierre sont chainées (de grandes tiges en fer qui traversent la maison de part en part) le but étant d’éviter à la maison de « s’ouvrir », phénomène déclenché par des greniers surchargés, par de mauvaises proportions de murs et poutres maitresses.
Enfin dernier petit détail, il est impératif que le mur en cours de construction ne subisse les assauts du gel (protéger son faitage en hiver pour que l’eau ne s’y infiltre pas).
Bonnes réflexions avant de vous lancer, Marc.
Bonjour Marc,
merci beaucoup pour vos éclaircissements.
Je pense que la maison en bois n’est pas très adaptée dans une région ou les températures varient beaucoup entre l’hiver et l’été car l’inertie du bois est très faible. De plus, j’aimerai que le mur au Nord de la maison sois pratiquement entièrement sous Terre (grâce à un remblais). Si je fais la maison en bois, avec un renforcement intérieur en pierre au Sud, je pourrais bénéficier de l’inertie de la terre au Nord. Mais comment protéger le bois qui sera en contact avec la terre ?
Au fait, votre mur en pierre est très beau.
Sven
pour le mur en remblai, il faut que votre mur supporte la poussée de la terre (qui gonfle avec l’humidité), une épaisseur de 35 cm me semble un minimum ; le bois au contact de la terre fera isolant et risque de ne pas vous apporter l’effet recherché, et la protection du bois risque d’être peu pérenne
au Sud il faudrait un maximum de baies vitrées, avec volets et casquette contre l’ensoleillement d’été
merci pour le compliment, je souhaite que mes conseils puissent vous aider à en faire autant, voir même mieux
marc
bonjour, ,
je découvre avec beaucoup d’intérêt l’article, les photos (très détaillées, très claires) :
deux questions, si possible :
pourquoi mélanger la chaux hydraulique et la chaux aérienne ? et dans quelles proportions ?
J’ai besoin que le mortier soit le plus étanche possible, mais en gardant cette qualité essentielle de respiration. Dois-je modifier la formulation. ?
Merci de me répondre et encore bravo
le mélange des chaux, également appelé mortier bâtard, associe les avantages des deux chaux, prise rapide (chaux hydraulique) et souplesse et respiration (chaux aérienne)
pour l’étanchéité la chaux hydraulique est conseillée surtout s’il faut un temps de séchage plus restreint (quelques jours pour la chaux hydraulique, contre quelques/plusieurs mois pour la chaux aérienne)
enfin dernière différence importante pour les chaux, il s’agit de la teinte, primordiale pour les enduits de finition :
-> la chaux hydraulique apporte la teinte donc quand elle est blanche votre mortier sera uniformément blanc et le restera
-> la chaux aérienne fait apparaitre la couleur de votre sable, donnant un effet de transparence, plus le temps passe plus la coloration sera jolie jouant avec des effets et de la profondeur
marc
je me suis permis de vous citer sur mon blog car cet article m’a vraiment aidé pour la réalisation des murs en silex sur notre hutte.
merci au plaisir.
tanguy
bravo, quel beau résultat pour votre mur, ravi d’avoir pu vous avoir aidé la réalisation, le résultat en valait la peine http://lahutte.over-blog.com/
marc
Bonjour,
Pourriez vous nous en dire plus sur la semelle. Etait-ce une semelle « moderne » en beton ou juste des pierres, plus grosse que celle du mur, qui serve d’assise et accessoirement de drainage ?
ici j’avais déjà une semelle quasi moderne (des pierres dans du ciment), j’ai d’autres murs où la semelle est plus traditionnelle (comme les chateaux, de grosses pierres calées au mortier fortement dosé de chaux) ; la 3ême solution étant la semelle béton feraillée qui est on ne peu plus rigide ; les 3 choix sont donc possibles, le tout étant de ne pas mégoter sur cette semelle
marc
Bonjour, tout d’abord merci pour votre tutoriel.Je souhaite recouvrir un muret en parpaings de pierres et de chaux selon votre technique: combien de mortier dois-je à votre avis rajouter sur chaque côté du mur pour que cela tienne?Quelles différentes possibilités existe-t-il pour isoler le dessus du muret sans utiliser de tuiles ou de ciment?
Mathieu
L’accroche sur un mur de ciment quasi lisse tel que le parpaing est assez aléatoire, le ciment mélangé à la terre peut faire l’affaire, mais vous aurez un mur bien rigide et rien ne garantie l’accroche ; la chaux hydraulique mélangée à la terre apportera plus d’homogénéité sur votre partie pierre, mais là encore l’accroche peut ne pas être parfaite ; je vous conseillerais de pratiquer des cavités dans vos parpaings (en cassant une cloison sur quasiment chaque parpaing) pour ainsi y insérer au moins une pierre qui sera à cheval dans le parpaing et le mur en pierre, à sceller avec du mortier terre et chaux (voir même uniquement sable et chaux dans le parpaing), cela doit ainsi traverser les âges.
Mon dessus de mur est en pierre plates (silex, comme le reste du mur) scellées au mortier de chaux hydraulique dosée à 30%, çà tient relativement bien voilà déjà 5 ans, je n’ai rien eu à refaire.
Marc
super bien mais pour faire du parement , j’ai besoin d’habiller un mur en parpain
avez vous le nom d’un fournisseur en silex pour parement
merci
Erick,
Je doute que vous trouviez de quoi faire un parement de silex (genre 2cm d’épaisseur) , car le silex se taille seulement manuellement, l’industrie n’a pas trouvé le moyen d’automatiser ce process, le silex se brisant aléatoirement. Reste donc l’agriculteur du coin pour vous fournir en silex et ….à tailler soi même. (j’ai comme l’impression que vous allez choisir un parement industriel, ou enduire votre mur)
Marc
Bonjour et félicitations pour cet article très clair et cette restauration de mur magnifique. Pour ma part j’envisage de réaliser un muret en pierre sur une hauteur d’environ 1 mètre quel genre de fondation dois je prévoir pour un muret comme celui là ? Merci d’avance pour votre réponse
Jean, les fondations du mur peuvent être du même mortier, mais forcer la dose de chaux à 33% de volume, et avec des grosses pierres que vous calez avec des plus petites, sinon la semelle béton reste possible,
Marc
magnifique mur en silex! moi meme en ayant fait un cet été pour un batiment je trouve que le montage est rapide avec un coffrage et je prevois de faire un autre mur de soubassement en silex aussi en 2013 durant l’été.
En tout cas felicitation pour s’etre donnédu mal à faire ce type de mur au lieu de monter un mur d’agglo basique qui ne ressemble à rien.
Bonjour,
Je suis dans la Haute Loire et j’ai un vieil abri/vieille grange en forme de C et les murs sont en partie en pisé et en granite. J’y ai ajouté un mur en parpaing pour cloturer l’espace et surtout pour me donner un support pour habiller ce mur en parpaings de pierres en granite. J’ai rempli les parpaings de beton armé (ciment, sable, gravier). J’aurais plusieurs questions:
Ayant lu le commentaire laissé a Matthieu, est-il vrai que l’accroche n’est pas forcément garantie sur un mur en parpaings? Au quel cas, si je dois faire des cloisos dans chaque parpaing pour permettre une bonne accroche, les parpaings ne risquent pas de se fissurer (et moi meme par la meme occasion!)
Est-ce que le granite se marrie bien avec le ciment ou est-ce un crime?! Faut-il que que je m’attende a avoir des infiltrations en raison de la capilarité si je monte mon mur en ciment? Au quel cas, si je monte ce mur (3/4m de long, 2 de hauteur) a la NHL 3.5, est-ce que les pierres que je mettrai a la base soutiendront le poids de celles du haut? Me conseillez-vous un melange CL + NHL comme vous l’avez recommendé?
N’ayant jamais monté de mur en pierre avec de la chaux, si je procede a un melange CL+NHL+(terre)+sable, quel couleur en sera le mortier? ou faut-il que je me proccure un Sac de colochausbale (assez cher a l’achat), pour avoir des joints couleur creme ou est-ce que le melange ci dessus me donnera cette couleur creme désiré?
Merci d avance pour votre temps et reponse
Bonjour engelleben ,
Un petit salut de Haute Normandie !
Il y a maintenant plusieurs mois de cela j’étais à la recherche de travaux à la chaux pour monter le futur mur de ma petite propriété et je suis tombée sur votre site…à priori le seul sur internet à être aussi riche de connaissances ,d’expériences et de travaux à partir de différentes chaux…Ma petite longère ayant à subir de gros travaux de réfection ,j’en viens aujourd’hui à re-consulter vos précieux conseils qui me donnent très envie, entre-autres, de réussir mon mur de 4m50 de long sur 2 de hauteur.J’ai amassé beaucoup de silex et de gros grès qui je pense vont être insérés à la base du mur.
Je dois commencer ce mur d’ici 15 jours ,3 semaines mais une question cependant me tricote l’esprit ,vous parlez de prendre de la NHL ,donc je pensais tout naturellement à la NHL 5 à mélanger à l’Aérienne,mais peut être parlez vous de la NHL 3,5 toujours à mélanger à l’Aérienne ?
Autre question ,j’ai récupéré du torchis d’un ancien cellier et je pense l’utiliser à la place de la terre ou alors faire un mélange terre et torchis ! Qu’en pensez vous ?
Merci encore pour votre site et vos précieux conseils.
Lydia.
)
Je ne manquerais pas de vous envoyer les photos de mon mur ou un lien de mon futur site de rénovation (si le mur est réussi bien sûr
Lydia, l’indice 3.5 ou 5 de la chaux indique sa dureté (plus c’est élevé plus c’est proche du ciment), donc la 3.5 est plus souple (dans le sens ou elle tolerera plus facilement les déformations sans se briser).
Dans le Perche (mais aussi en Bourgogne), certains murs de maisons sont simplement assemblées à la terre (pas une seule pointe de chaux), un tel mur doit impérativement être bien protégé des infiltrations à son sommet (au risque de voir la terre partir avec les eaux), c’est surtout possible lorsque les pierres calcaire sont relativement plates et non pas rondes comme les silex.
Bien sur que vous pouvez utiliser votre torchi de récupération, c’est un bon recyclage.
Me reste à vous souhaiter bon courage,
Marc
Bonjour Marc et merci pour votre rapide réponse.
En fait quand je parle de futur mur de ma petite propriété je parle de mur de clôture et ce sera le test pour savoir si l’on est compétents 8-)(car nous sommes deux et pas du métier mais avec de la bonne volonté,un soupçon de méninges,et internet…) .Certes,la longère comporte un mur mitoyen construit en tuffeau (qui se désagrège avec une forte humidité) silex et briques(d’une ancienne cheminée en partie enlevée par les précédents propriétaires) avec une porte en bois rongée calée de torchis et de silex qui donne accès chez la voisine en direct sur son BA13 et ses fils électriques(donc pas de travaux d’isolation chez la voisine) et tout cela oh surprise, était minutieusement caché par des plaques de panneaux agglomérés sur lesquels étaient fixés des éléments de cuisine!
Pour ne pas commettre d’impair nous allons faire appel à un expert pour savoir s’il peut y avoir péril,sécurité de la mitoyenneté oblige!.Ne parlons pas des sablières basses qui sont parties en poussières et des colombages à moitié rongés et j’en passe…M’enfin…déjà une quarantaine de remorques de 500kg de gravats dont du béton (en intérieur et en extérieur…)car les précédents propriétaires devaient avoir des actions dans le béton!
Pour en revenir au mur de clôture je vais donc utiliser selon la recette : de la 3,5 avec de l’aérienne,du sable,du gravier et le torchis récupéré!
Y’a plus qu’à …
Et du courage on en a
Merci beaucoup et encore pour votre réponse cela me requinque, je ne manquerai pas de vous donner des nouvelles !
A bientôt,
Lydia.