Epreuve créée en 1978, les 24h du Mans sont l’épreuve reine de l’endurance moto mondiale, mais pourquoi une telle réputation ?
Le mythe de ce circuit du Mans, est très certainement lié à l’époque ou tout le monde y allait en famille, et qui se transforma en tragédie en 1955, lorsque qu’une voiture finit sa course dans les tribunes, et engendra plusieurs dizaines de morts.
Pour l’épreuve moto, il y a eu aussi ses tragédies, mais surtout en dehors du circuit, plusieurs décès étaient à décompter à l’occasoin de cette fête trop fêtée. Mais comment ne pas oublier ces palettes de bières vendues à même le trottoir, ces packs de bière chargés à même le réservoir de la moto, ces runs en plein centre ville, et ces burns jusque dans des commerces…C’était aussi l’invasion de la piste par les spectateurs, une ou deux heures avant l’échéance des 24h. Tout cela fait partie d’une époque révolue mais qui a contribué à la réputation de l’épreuve, aujourd’hui le spectacle sportif et humain prend le dessus.
Le départ « type Le Mans », les pilotes doivent traverser la piste pour rejoindre leur monture ; ce type de départ s’effectuait également en auto mais seulement jusqu’en 1970 pour raison de sécurité. Aujourd’hui c’est est devenu une référence pour bien d’autres épreuves.
La passerelle Dunlop un monument depuis 1923, la courbe mainte fois changée, porte tout simplement son nom, pour les plus belles photos du circuit, Michelin doit s’en mordre les pneus d’avoir raté un tel créneau de communication.
Quelques chiffres pour l’épreuve 2012 :
- 843 tours effectués
- un écart à l’arrivée de 69 secondes entre le 1er (Kawa France) et le 2ème le (Suzuki France), donc moins d’un tour
- record distance parcourue 3532 kms, lié à d’excellentes conditions météo
- 1’38.562 pour le meilleur tour par l’équipe TT LEGENDS (les pilotes références du Tourist Trophy)
- 72% de fiabilité, près de 3 motos sur 4 arrivent au bout des 24h
Inutile de faire le zouave, la chute étant quasi éliminatoire du top 10, autant assurer en doublant son adversaire au prochain tour, bien des pilotes l’oublient pris dans l’effervescence de l’épreuve, on a en mémoire le départ du bol d’or de 2006?, en tentant un wheeling, un pilote fit un beau salto au 1er tour en attaquant la ligne droite des stands, de quoi anéantir tout le moral d’une équipe !
Mais les encarts sont de plus en plus serrés, un ravitaillement en plus et la victoire peut vous échapper. Le départ est digne de celui d’un grand prix, professionnalisme est de rigueur.
Dans ces équipes on trouve souvent des bénévoles, qui après leur boulot en semaine ne lésinent pas à préparer la mécanique, comme Franck qui fit sa première course de 24h …en Solex à Nouziers, la petite école avant d’arriver dans ce championnat du monde d’endurance.
Les Protos
Après les motos usine, et les stockSport (la moto de Mr Toutlemonde), on a toujours la catégorie des inclassables, les protos.
En 2012, un proto attire mon attention, #45 METIS JLC MOTO, qui présente une technologie de suspensions avant en double triangle, assez proche de l’automobile, préparée par l’atelier Reflex de Yves Kerlo à Chartres (Morancez), une référence mondiale des préparations en sports mécaniques.
On n’oubliera jamais, en 1991 c’est leur moto, en association avec la concession chartraine La Motocyclette de Patrick Vallet qui remporte les 24h Moto, avec l’équipage Philippe Monneret, Rachel Nicotte et Bruno Bonhuil, Bruno avec qui j’avais profité d’un repas avec lui au cours d’un stage et qui nous quitta avec sa passion quelques semaines plus tard. Des privés qui remportent l’épreuve, on n’est pas prêt de revoir çà !
La METIS pointera à la 6ème place, pour rendre l’âme au petit jour, bielle cassée.
Spectacle
Le spectacle est sur la piste, mais que dire des camps des spectateurs.
Les spectateurs aux environs de 70/80000, viennent des quatre coins de France, d’Europe et du Monde. Ils viennent non plus supporter une marque, mais une équipe, c’est l’occasion pour chacun de supporter la moto engagée par le team ou concession de sa région.
Aux abords du circuit, les camping, enfin ce qui y ressemble car plutôt avec le calme en moins. C’est un peu à celui qui fera le plus de bruit pour empêcher les pilotes (ou plutôt les voisins) de dormir. Poser votre tente dans un coin tranquille, pensez vous, une heure après vous être endormi (ou avoir tenté de vous endormir), tard dans la nuit, y en a toujours un pour vous remettre d’aplomb, à coup d’échappement et ruptures moteurs à moins d’un mètre de votre sac de couchage, plein de poésie. On ajoute des runs sauvages, des tas de palettes à brûler, des andouillettes, des rillettes du Mans, de la bière, et çà attire tous les motards.
A présent le circuit accueille tout type de course de 24h, auto, auto classic, moto, camion, roller, vélos …bien évidemment c’est le rêve du motard d’aller rouler sur ce circuit, des sessions ont lieu une fois par mois, le Lundi, de quoi tenter l’expérience, après vous ne voyez plus la route de la même manière. Plus sagement, on peut également devenir bénévole pour l’ACO, et vous aurez l’occasion de vivre la course de l’intérieur.